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Entre 1870 et 1920 environ, il s'est beaucoup fait de petites dentelles étroites, à base de lacets ou de croquets mécaniques. Elles servaient pour border la lingerie, les manches, les petits cols pour enfants, etc.
Les revues de mode et d'ouvrages de l'époque, comme la "Mode Illustrée" par exemple, proposaient souvent des modèles de ces dentelles.
On a facilement tendance à regarder de haut ces dentelles étroites, au motif souvent très simple .
Et pourtant, si on prend le temps de les observer dans le détail, on se rend compte qu'il fallait quand même pas mal de patience et de minutie !
Que fallait-il pour réaliser ces dentelles ?
Un galon mécanique, droit ou "à médaillons" comme ceux proposés à gauche.
A cette époque là, il était facile de trouver toutes sortes de "lacets médaillons"
.....
aujourd'hui par contre, c'est une autre histoire !
on trouve encore quelques lacets droits pour le Luxeuil .... mais je n'ai pas d'adresse pour le lacet médaillon (si vous en avez, n'hésitez surtout pas à me laisser un petit commentaire .... )
La dernière bande en bas est une bande de picot qui pouvait être cousue après coup sur la lisière extérieure de la dentelle.
Dentelle au crochet avec Lacet Médaillon
C'est l'exemple que vous avez en haut de l'article, et dont voici un gros plan.
Tous ces lacets mécaniques, droits ou à médaillons étaient appelés lacets anglais.
Aussi, dans l'Encyclopédie des ouvrages de dames de Thérèse de Dillmont trouverez vous quelques exemples avec les explications (pages 343 et suivantes) sous le titre
"Dentelles au crochet guipure sur lacet anglais".
Ci dessous, vous avez un exemple proposé dans La mode Illustrée en 1871, et fait à partir de 2 lacets droits avec oeillets.
Dentelle Renaissance avec Lacet Médaillon
Dans ce cas, on utilise la technique de la dentelle dite "Renaissance" .... mais qui n'a rien à voir avec les dentelles de l'époque Renaissance.
Il s'agit de reporter le dessin de la dentelle sur un papier Kraft, de fixer le galon à grands points sur le papier, puis de relier entre eux les galons avec différents points de dentelle à l'aiguille.
Cette technique était très à la mode au XIXe et a été utilisée pour des dentelles étroites comme celle proposée ci dessous, mais aussi pour de larges napperons (*).
Dans les revues de la fin XIXe, on la voit souvent appelée elle aussi "dentelle anglaise".
Dentelle avec Lacet Médaillon sur Tulle
Enfin, ces lacets à médaillons pouvaient aussi être montés sur du tulle comme sur cette petite dentelle (peut être un petit col d'enfant ? ).
cette petite dentelle m'a toujours laissée songeuse :
- Il a fallu fixer le galon sur le papier kraft en suivant le dessin.
- Puis poser le tulle et le coudre au galon du bas mais aussi au galon droit du haut.
- A l'aiguille, broder le petit motif entre les galons du bas
- Puis broder les petits ronds dans le tulle (si vous regardez bien, on voir que le fil qui a servi à broder les ronds a été oublié à certains endroits : on le voit encore passer d'un rond à l'autre).
- Il a fallu ensuite couper délicatement le tulle au bord des motifs , et enfin broder les petits picots sur le galon du bas.
Picots exécutés à l'aiguille au bord d'un lacet mécanique.
.... franchement ..... je me demande si ça n'aurait pas été plus rapide à faire aux fuseaux, en dentelle de Lille ?
Dentelle avec croquet
(Rickrack Lace en anglais)
Si les lacets médaillons sont difficiles à trouver aujourd'hui, on trouve par contre facilement du "croquet" dans toutes les bonnes merceries (.... quoi que .... les "bonnes merceries" se font rares aussi )
le Croquet est un galon mécanique en zigzag que l'on trouve même en couleurs.
La technique est la même que pour le lacet à médaillons, c'est à dire que la dentelle au croquet pouvait être travaillée soit au crochet, soit à l'aiguille selon le principe de la dentelle Renaissance.
Fouillez dans vos p'tits bouts de dentelles ....
C'est le genre de chose : on en a, mais on les a jamais vraiment regardées !
Les photos marquées LMI sont tirées de la Mode Illustrée
( j'en connais une qui me lit régulièrement et qui va replonger le nez dans sa collection, non ?)
Las photos marquées LDR sont tirées d'un ouvrage ancien : "La dentelle Renaissance" Par Thérèse de Dillmont, ouvrage que vous pouvez consulter ici .
Vous y trouverez d'autres modèles ainsi que toutes les explications techniques.
(*) c'est le même principe que la dentelle vendue sous l'appellation "dentelle de Bruxelles" dans tous les magasins pour touristes de Bruges .... mais qui n'a rien, mais alors RIEN à voir avec la VRAIE dentelle de Bruxelles !
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Le fond Malin est un fond très décoratif que je n'ai guère eu l'occasion de voir ailleurs que dans les dentelles du Puy (et dans quelques modèles de dentelle Schneeberg) ... et encore .... il est plutôt rare (*) bien que très décoratif.
Pour permettre une comparaison, je vous propose à droite un premier piquage qui correspond au fond Torchon : des mailles carrées, et le point se travaille avec 2 paires, une venant de la gauche et l'autre de la droite.
A droite, vous avez un piquage aux mailles plus aplaties, et surtout on voit que l'on a 3 paires pour travailler un seul point (une paire venant de la gauche, une venant de la droite, et une paire supplémentaire qui arrive du haut),
si vous avez tout ça donc sur votre carton, vous êtes en face du
Fond Malin.
Il y a plusieurs façons de travailler ce fond, je vais vous en proposer deux, à vous d'essayer et de choisir celle que vous préférez.
(J'ai vu une troisème façon de faire dans la dentelle Schneeberg, mais je ne l'ai pas testée ...peut être un jour)
Si vous avez vu ce fond utilisé dans d'autres dentelles (de façon traditionnelle), je suis intéressée, idem si vous savez d'où vient son nom.
A gauche, la méthode n°1
A droite la méthode n° 2
Avez vous déjà une préférence ?
Moi je trouve qu'il y en a un beaucoup plus joli et régulier, et qui a plus de tenue que l'autre .... mais je vous laisse faire votre propre choix
Pour les deux méthodes, nous démarrons le point avec 3 paires tordues.
1ère méthode :
le fond Malin tel qu'il est enseigné dans la méthode Chaleyé.
Début du point
on fait 2 croisements avec les deux paires du milieu (les deux fils extérieurs ne bougent pas)
Une seule torsion avec la paire centrale
on fait à nouveau 2 croisements avec les deux paires du milieu (les deux fils extérieurs ne bougent pas)
on fait une torsion sur les deux paires aux extrémités
Pose d'épingle
Puis on fait 2 croisements avec les deux paires du milieu (les deux fils extérieurs ne bougent pas)
Une seule torsion avec la paire centrale
on fait à nouveau 2 croisements avec les deux paires du milieu (les deux fils extérieurs ne bougent pas)
on fait des torsions sur les3 paires
Fin du point - Vous remarquerez que les fuseaux verts sont restés au milieu, la paire rouge et la paire marron ont changé de côté.
2ème méthode :
le fond Malin avec utilisation du croisement en étoile
Début du point
Faire une demi-passée (C T) avec les deux paires de gauche
Faire 2 paquets de deux fuseaux et les travailler ensemble, comme s'il ne s'agissait que d'un seul fil.
Faire une demi-passée (C T) avec la paire "double" de gauche, et la paire normale de droite
Poser l'épingle au milieu. On a maintenant 2 paquets de 3 fuseaux, 1 paquet de chaque côté de l'épingle.
Écarter le fuseau de droite du paquet de droite.
Le fuseau de droite du paquet de gauche croise 2 fils en même temps pour venir à côté du fuseau que l'on vient d'écarter, formant ainsi une paire que l'on va tordre
Écarter le fuseau de droite du paquet de droite.
Le fuseau de droite du paquet de gauche croise 1 fil pour venir à côté du fuseau que l'on vient d'écarter, formant ainsi une paire que l'on va tordre
.
Il reste une paire à gauche, on la tord.
Fin du point. Comme pour la première méthode, vous remarquerez que les fuseaux verts sont restés au milieu, la paire rouge et la paire marron ont changé de côté.
Dans sa méthode d'enseignement de la dentelle, Jean Chaleyé dit qu'il s'agit d'une variante du Point de Paris.
A part la forme du piquage qui est la même ..... je suis dubitative :
le point de Paris se fait avec 4 paires et non trois, c'est un point ouvert (on travaille au dessus de l'épingle, mais pas au dessous) alors que le fond Malin est un point fermé (le point se travaille aussi après l'épingle).
Et puis, quand on regarde le résultat sur les photos en couleur du haut, ça ne ressemble pas du tout au point de Paris....
Mais.... quand on regarde comment il était travaillé sur une dentelle de Chaleyé, à droite, avec un réseau très large, des points très écartés les uns des autres, séparés par plusieurs torsions
...
alors là oui, c'est vrai qu'il a un faux air de Point de Paris.
(*) Pourquoi ne pas utiliser plus souvent un fond aussi décoratif ?
Il peut difficilement être mélangé à d'autres fonds sur une dentelle :
Pour l'utiliser sur une dentelle Torchon, il faudrait changer la forme du réseau et rajouter des paires aux endroits où l'on voudra faire du fond Malin.
Si on voulait l'utiliser comme fond fantaisie sur une dentelle de Paris ou un fond clair, la forme du réseau sera correcte ... mais le nombre de fuseaux posera problème (on utilise 2 paires pour le fond clair et 4 pour le point de Paris).
Il est donc parfois utilisé mélangé à d'autres fonds, mais sur de petites surfaces comme le coeur de fleurs par exemple.
Faire toute une dentelle en fond malin ?
pourquoi pas bien sûr, mais je pense que les dentellières, habituées à gérer 2 ou 4 paires aux entrées et sorties .... sont un peu démunies devant la façon de gérer les 3 paires du fond Malin.
Alors où le trouve-t-on ?
Comme élément décoratif dans des dentelles guipure (comme sur l'exemple de la magnifique compostion de Chaleyé).
Et puis il est très facilement utilisable pour remplir l'intérieur de motifs figuratifs par exemple.
Il y a quelques temps, j'ai eu l'occasion par exemple de voir une tête de chien de Michel Jourde avec utilisation du fond Malin.
Et puis, sans parler de fond, regardez comme il est joli sur un simple petit ruban en dentelle. (réalisation de IE M Bjerregaard qui a aussi réalisé le motif en haut de l'article, à base de grille et de fond Malin)
(la méthode Jean Chaleyé a fait l'objet d'un réédition aux éditions Carpentier il y a quelques années sous le titre "Dentelle au Fuseau. Les bases. Méthode Jean Chaleyé")
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Tout à l'heure, en feuilletant un numéro daté de novembre 1932 de la revue "Les ouvrages" , Supplément au Jardin des Modes,
je suis tombée sous le charme de cette broderie au Point Turc.
C'est un point bien connu des dentellières car souvent utilisé pour le montage des dentelles (1) .
Par contre, j'ai rarement eu l'occasion de le voir utilisé comme point de base pour une broderie.
Parfois, quand je monte une pochette ou un napperon je trouve que le carré de tissu est trop grand et trop vide, surtout si la dentelle tout autour est de taille modeste.
Alors d'habitude je me contente de faire un petit jour classique supplémentaire tout autour.
Mais cette broderie me donne des idées : par exemple faire dans un angle un petit motif avec un rang de point turc, motif rappelant si possible celui de la dentelle (2).
En tout cas, idée ou pas, je n'ai pas résisté à vous montrer cette jolie broderie, comme je ne vais pas résister à vous donner son descriptif et ses explications : même eux ont un petit goût rétro délicieux.
(Et n'ayez pas peur des explications qui paraissent un peu embrouillées à la première lecture, mais qui sont finalement on ne peut plus claires si on les suit pas à pas à l'aide du schéma).
"La broderie de cette jolie combinaison peut se faire sur crêpe de Chine ou Crêpe satin. Ci dessus, elle est faite en crêpe de Chine; les applications soulignant les espaces vides entre les fleurs sont seules en crêpe satin. Les contours des fleurs sont au point turc; les jours au point turc double; coeurs au plumetis."
Le Point Turc : "Une débutante s'exercera à faire ce point si simple, mais qui semble compliqué, sur un morceau de tissu en marquant des petits points en forme de V, suivant les numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6, etc. du schéma, ensuite l'aiguille (assez grosse, enfilée de fil fin) à la main, elle sortira l'aiguille à 1 pour piquer à 2, ressortir à 1 pour repiquer à 2, ressortir à 3, piquer à 1, ressortir à 3, chaque mouvement se doublant en serrant bien les fils pour former le jour."
Le Point Turc Double "est le point ajouré qui remplit les pétales des fleurs. On fait un premier rang de point turc en suivant les contours. Le deuxième rang se fait en suivant, sur le schéma ci dessous, les flèches du rang inférieur. Sortez l'aiguille à 1, piquez à 2, ressortez à 1, repiquez à 2, sortez à 3 pour repiquer à 1. Sortez à 3, piquez à 1, sortez à 4, piquez à 1, sortez à 4, repiquez à 3, sortez à 5 pour repiquer directement à 4, c'est à dire qu'à la partie supérieure en V, on supprime le point horizontal du point turc simple."
(1) monter une dentelle = la coudre au bord du tissu par un point turc, point de Paris, point de Bourdon , etc. , avec ou sans ourlet ..... il y a 1000 manières de faire !
(2) si vous voulez faire un jour ou un autre type de broderie au milieu du carré, faites le AVANT de monter votre dentelle. Si vous brodez l'intérieur après, ça resserre le tissu et ça va gondoler !
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Et oui, c'est bien Napoléon !
Que vient-il faire ici ?
Mais il a sa place, oui oui, il a sa place sur un blogue de dentelle,
car il a "bataillé" pour elle !
Ce ne fut pas une défaite .... mais ce ne fut pas une grande victoire non plus !
Napoléon a essayé d'aider les industries du luxe, peut être plus pour des raisons de prestige d'ailleurs, que pour des questions économiques.
Parmi ces industries : la porcelaine, les soieries lyonnaises par exemple ... et la dentelle qui avait particulièrement besoin d'aide à cette époque.
Ce n'était pas la révolution qui avait tué la dentelle, l'industrie dentellière était déjà sur son déclin. Il suffit de comparer la place qui lui était faite sur les costumes Louis XIV et Louis XVI pour s'en rendre compte.
Pour mener la bataille et sauver la dentelle, Napoléon avait deux armées prestigieuses :
les dentellières d'Alençon et celles de Bruxelles.
Et oui, Bruxelles aussi , qui faisait partie à ce moment là de l'empire français!
L'application de Bruxelles d'ailleurs se prêtait à merveille aux motifs d'abeilles, aigles et couronnes de laurier du style napoléonien.
Il accorda d'abord des fonds importants destinés à ouvrir des écoles, à organiser des concours, mais l'effet de ces mesures sera de courte durée.
Pour relancer l'industrie dentellière il fallait surtout relancer les commandes, et pour relancer les commandes, il fallait mettre les dentelles en valeur, leur faire de la "pub".
Pour cela, Napoléon emploiera deux méthodes :
Les commandes impériales et les expositions internationales.
De nombreuses et importantes commandes impériales donnèrent une bouffée d'oxygène à cette industrie.
Ces commandes donnaient parfois à Napoléon l'occasion de faire des visites de prestiges
,
à Bruxelles en 1803 dans la firme de Mme Vanderborght,
à Alençon le 31 mai 1811 chez Mme Crérambault à qui il avait commandé une garniture de lit pour Joséphine, garniture de lit "parsemée d'abeilles et bordée de branches de lilas"
.... qui fut terminée un peut trop tard pour Joséphine et qui nécessita un changement d'initiales de dernière minute pour mettre celles de Marie Louise.
Il s'agissait véritablement de visites de prestige puisque Napoléon arriva à Alençon avec un cortège composé de "50 voitures, attelées de de 250 chevaux de poste, 17 bidets pour les piqueurs, 6 brigades de chevaux de selle, 6 berlines de ville, 3 calèches à la Daumont, et 50 chevaux de carrosse. Il y avait pour les escortes 150 grenadiers, 230 chasseurs, autant de dragons et 15 gendarmes d'élite" (1) .
Et les dentellières de Mme Crérambault étaient là à l'arrivée, pour lui faire une démonstration de leur art .
A-t-il dit les phrases que l'on entend à chaque démonstration : "il faut de bons yeux" .... "j'aurais pas la patience" ....
... ça m'amuse de l'imaginer
Les expositions nationales et internationales étaient aussi l'occasion de mettre les dentelles à la main en valeur, car n'oublions pas qu'elles étaient menacées, étouffées par la concurrence des ouvrages mécaniques anglais.
Commandes impériales et expositions suscitèrent un nouvel intérêt pour la dentelle, entraînèrent quelques commandes qui permirent de à la dentelle de prestige et à quelques grandes firmes de survivre, mais pas à l'industrie dentellière de faire vivre les milliers de petites dentellières des siècles précédents.
Comme sous la monarchie où le port de la dentelle était obligatoire, Napoléon exigea aussi que l'on porte de la dentelle pour les réceptions officielles .
Pour les hommes, même sur les costumes d'apparat, il n'y avait guère que le jabot qui était en dentelle. Et en dehors des très riches costumes de cour, elle n'était pas présente sur les tenues masculines.
Quant à Napoléon, à part le petit jabot d'Alençon et le col à la Médicis de son couronnement .... on ne le voit guère porter de dentelle sur les différents portraits connus !
Par contre, les dames de l'empire portaient beaucoup de dentelles (au moins sur les robes d'apparat) .
On aime beaucoup aussi à l'époque les cols relevés "à la Médicis", un peu comme celui de Joséphine que l'on voit ci contre
La dentelle d'application de Bruxelles était la plus appréciée, mais on portait aussi beaucoup de Blonde qui avait surtout l'avantage d'être peu chère.
Les robes en Point d'Alençonsont quand même plus rare .... imaginez le temps que j'ai passé à admirer cette robe entièrement en Alençon lors d'une exposition des Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles (hélas la photo ne lui rend pas vraiment hommage) .
Regardez bien : toute en Point d'Alençon !!!!!
Les photos "dans leur ordre d'apparition à l'écran" :
- Napoléon en costume de sacre par Robert Le Fèvre
- Voile en application de Bruxelles sur réseau Drochel
- Portrait du Maréchal Duroc en costume de cour par Baron Gros
- Josephine - Détail du Sacre de Napoléon par Jacques-Louis David
- Robe en Point d'Alençon 1805. Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles
(1) "La dentelle d'Alençon". Felix Boulard 1924
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Voici un petit cheval en dentelle que j'ai créé en reprenant un dessin de cheval celte.
Il est réalisé pratiquement d'un seul tenant en commençant par le haut de l'oreille et en terminant sous le cou. Seule la queue a été rajoutée après coup.
Les points ?
les plus simples : que de la grille et du mat !
Il est réalisé en lin Bockens 60/2 et mesure 20 cm
Je profite de ce petit cheval pour montrer un "truc" à celles qui ne le connaîtraient pas déjà.
Si vous regardez par exemple la partie en mat de la jambe arrière du cheval, vous voyez que le mat devient plus étroit (il faudrait donc enlever des paires) et s'élargit à nouveau tout de suite après (il faudrai donc rajouter des paires).
Enlever des paires pour les rajouter tout de suite après .... c'est bête
Les laisser, tant pis ?
Le mat serait beaucoup trop serré à l'endroit le plus étroit et ce ne serait pas joli.
Le plus simple dans ce cas est d'écarter momentanément la (ou les) paire(s) en trop : on la met sur le côté et on la réintégrera dans le mat un peu plus loin, quand il s'élargira à nouveau.
Deux petite précautions: d'abord, quand je dis d'écarter une paire, je devrais dire plus exactement écarter 2 fuseaux, mais 2 fuseaux qui ne se touchent pas (il faut laisser un fil entre eux) pour éviter que cela fasse un trou trop visible.
De même, quand on les réintégrera dans le mat, on ne mettre pas les deux fils côte à côte.
Bien sûr, on prend des fils au milieu du mat, pas des fils en bordure.
Enfin, si on doit enlever plusieurs paires, on ne le fait pas en même temps, sur le même rang, on échelonne les retraits et les rajouts.
Si la distance est un peu trop importante entre le retrait le rajout, si l'enjambée est trop longue, je conseille d'échanger : on rentre la paire écartée et on en sort une autre à la place afin d'avoir plusieurs petites enjambées plutôt qu'une trop longue qui risque de mal se placer, et dans laquelle on pourra facilement s'accrocher, au repassage entre autre (c'est ce que j'ai fait sur la photo ci dessus).
On sera obligé aussi de faire ce genre d'échange si on travaille un lacet qui tourne, afin que les enjambées de fils suivent le lacet et ne traversent pas sauvagement au virage !.
Enfin, il faut être raisonnable ! ce système est à réserver aux petites distances malgré tout !
Bien entendu, ces enjambées se verront : votre dentelle aura donc un envers et un endroit.
Sur un motif à fils coupés comme ce petit cheval, cela n'a pas d'importance, il y a d'office un envers et un endroit , mais on peut aussi avoir le cas sur une dentelle Cluny par exemple.
A vous alors de trancher, de savoir si vous souhaitez que votre dentelle soit parfaite des deux côtés, réversible ou pas.
On trouve ce principe dans beaucoup de dentelles : autrefois les dentellières qui avaient besoin de gagner leur vie avec leur ouvrage n'hésitaient pas à utiliser tous les petits trucs qui leur faisaient gagner du temps ... et du fil.
A Brioude, chez Mme Arpin, je sais qu'elles appellent ce système les fils de flotte, ou paires flottantes. Je ne sais pas si c'est une appellation traditionnelle ... mis en tout cas j'aime bien l'employer car je la trouve jolie et l'image est juste.
Demain c'est dimanche, et c'est l'été !
quittez votre ordi, et allez courir dans les prés !
(conseil d'un petit cheval celte ... et Papillon est 100% d'accord avec lui ! )