•     

     

     

    Voici un dessin de Gondolier en dentelle à fils coupés que j'avais fait pour une exposition dont le thème était ...
    devinez quoi ....
     Venise !

     


    Oui mais voilà, une fois le dessin terminé, j'ai trouvé qu'il avait un faux air de dessin à la Martine Bruggeman.

     

    Du coup je ne l'ai pas réalisé et je sens que je ne vais jamais le faire.

    Non pas que je n'aime pas les dessins de Martine Bruggeman, au contraire, j'admire son coup de crayon (en plus de son extraordinaire culture dentellière), et j'ai dentelé plusieurs de ses modèles avec beaucoup de plaisir.

     

    Mais maintenant, j'ai envie de denteler "mes dessins", dans "mon" style ... heu ... si tant est que j'en ai un ...

     

    Comme je n'aime pas diffuser les dessins que je n'ai pas moi même réalisés avant (ce qui me permet de corriger, simplifier, adapter ...) ce petit gondolier dort depuis 3 ou 4 ans dans un classeur.

     

    Alors si quelqu'un veut l'adopter, il suffit de cliquer sur l'image pour avoir le carton

     

    La seul condition est que si vous le réalisez un jour .... je serais contente de reçevoir une petite photo (je dis bien "si un jour",  car je sais ce que c'est que d'avoir des tas de modèles en réserve .... qu'on n'a jamais le temps de faire !)

     

    Il est en format A4 et a été dessiné pour être réalisé avec 1 brin de cordonnet DMC 6 fils, mais si vous l'adoptez, vous serez libre bien sûr de le réaliser comme ça vous chante.

     

     

     

    Rien à voir avec le gondolier, mais puisque  j'ai parlé de Martine Bruggeman, j'en profite pour vous montrer un serpent que j'avais réalisé à partir d'un de ses dessins.


    A l'époque, j'avais décide de faire un tryptique des animaux "mal aimés".
     Il y avait ce serpent, un très beau dessin de rat (oui oui, un rat ! ) devant une sorte de vitrail ... et puis le troisième, ... je ne sais plus ce que c'était .... bon, va falloir que je pense à prendre des vitamines pour la mémoire moi !!!






    Bonne semaine à toutes et tous





    Rajout :



    Oui, je n'ai pas pensé que tout le monde ne connaissait pas forcément Martine Bruggeman.
    Alors :
    - si vous êtes abonnées à la revue "La dentelle", il y a un dessin d'elle dans chaque numéro depuis quelques années.
    -si vous êtes abonnées à la revue "Kant", il y a un dessin d'elle dans chaque numéro depuis ... la nuit des temps!
    - et sinon, merci Marie qui m'a donné l'adresse du site de Martine Bruggeman,ICI  , site que  je ne connaissais pas et où j'ai découvert qu'elle faisait aussi de la peinture !!!




  • Le système utilisé pour mesurer les fils de coton est le même que pour le lin, je vais donc répéter un peu  la même chose que dans l'article concernant ce dernier, à une différence près (signalée en violet).


    La grosseur des fils de coton est mesurée par un système métrique qui consiste à mesurer la longueur de fil pour un poids donné.

    Plus il faut de longueur de fil pour obtenir le poids donné, plus le fil est fin.
    Donc plus le numéro du fil est élevé, plus le fil est fin.



    Comme pour le lin, on peut utiliser le Numéro métrique (abréviation Nm).
    Le numéro métrique indique le  nombre de mètres par grammes

    Mais  les fils de coton pour la dentelle sont souvent mesurée en Nec  (avec un "c" à la fin comme Coton)
    C'est le même principe que le numéro métrique, sauf qu'il s'agit de compter le nombre de 840 yards pour une livre anglaise.





    Coton 2 fils et coton 3 fils

    Pour plus de solidité, le coton utilisé n'est pas constitué d'un seul fil mais de plusieurs fils tordus ensemble.
    Sur l'étiquette de votre bobine, vous trouverez donc la grosseur, suivie du nombre de fils.
    Par exemple un coton 50/2 est constitué de 2 fils de grosseur 50.

    Ainsi, un coton 50/3 sera plus gros qu'un coton 50/2 puisqu'il compte 1 fil de plus que le 50/2.


    Pour convertir un 2 fils en 3 fils, on divise par 2 et on multiplie par 3
    un coton 80/2 sera donc à peu près égal à un coton 120/3   ( 80 / 2 x 3 = 120 )

    Pour convertir un 3 fils en 2 fils, on divise par 3 et on multiplie par 2
    un coton 60/3  sera donc à peu près égal à un coton 40/2   ( 60 / 3 x 2 = 40)






    Nous avions parlé du Nel pour le lin (avec un "l" à la fin comme Lin).

    Mais un lin 30 Nel n'est pas égal à un coton 30 Nec !
    En effet, le Nec compte le nombre de 840 yards par livre, alors que le Nel compte le nombre de 300 yards par livre

    .... ... ben tiens ....    ....  pourquoi faire simple ?



    Donc maintenant, la question est : comment convertir un lin en coton, et inversement ?


    Pour convertir un coton (Nec ) en lin (Nel), vous le multipliez par 2.8

    Exemple :    un coton  nec 35/2  est à peu près égal à un lin Nel 100/2    (35 x 2.8 = 98)


    Pour convertir un lin (Nel) en coton (Nec),  vous le divisez par 2.8

    Exemple :    un lin nel 50/2  est à peu près égal à un coton Nec 18/2    (50 / 2.8 = 17.8)





    Je suis normalement  assez réticente aux tableaux de conversions, car on a trop tendance à les prendre pour parole d'évangile.

    Je ne comptais donc pas en mettre ... et puis  ...  finalement je me suis souvenue que j'avais été bien contente de trouver ce genre de tableaux quand j'ai commencé la dentelle, et que c'était un peu "vache" de ma part de ne pas en mettre du tout.

    J'ai donc décidé de faire une "Page"  consacrée au titrage et à la conversion des fils.

    Cette page sera complétée au fur et à mesure que nous aborderons les différents systèmes de mesure des fils.

    Vous la trouverez en permanence dans le petit pavé "Pages" qui se situe dans la colonne de droite de ce blogue .









  • Oui, oui, c'est vrai, j'ai déjà fait un article sur la dentelle de Malte


    Mais je n'ai pas résisté à ce petit jeu de mot facile :
    je ne vais pas vous parler de la dentelle de l'île de Malte ...  
    mais des dentelles du Malte de l'ouvrage "Les carnets de Malte Laurids Brigge"  de Rainer Maria RILKE (*)  !

    J'aime à relire de temps en temps ce passage. Je me régale de ces descriptions poétiques, emouvantes, et en même temps parfaitement exactes.
    En quelques lignes très justes, Malte nous fait traverser trois siècles de dentelles !


    Alors si vous avez le temps, je vous propose de lire ce passage avec moi, et nous déroulerons ensemble les dentelles de Malte et de sa mère.








    Et maintenant, je sais aussi comment les choses se passaient, quand Maman déroulait les petits morceaux de dentelle.   .... ....

    "Veux-tu que nous les regardions, Malte ?" disait-elle, et elle se réjouissait, comme si on allait lui faire cadeau de tout ce que contenait le petit casier de laque jaune. Puis, tant son impatience était grande, elle n'arrivait pas à déplier le papier de soie.

    C'est chaque fois moi qui devait le faire. Mais j'étais à mon tour très ému , dès que les dentelles apparaissaient. Elles étaient enroulées autour d'un cylindre de bois qu'on ne pouvait pas voir, tant il y avait de dentelles.

    Et ensuite, nous les défaisions lentement et nous regardions défiler les motifs, toujours avec un moment de frayeur quand l'un d'entre eux s'interrompait. Ils s'arrêtaient si brusquement.




    Venaient d'abord les bandes de broderie italienne, de robustes travaux aux fils tirés, dont les dessins se répétaient sans cesse, aussi clairement ordonnés qu'un jardin de paysan.






    Puis toute une série de dentelles vénitiennes à l'aiguille enfermaient nos yeux dans un grillage, comme si nous étions des monastères ou des prisons.






    Mais ensuite on se libérait et le regard s'ouvrait au loin sur des jardins de plus en plus artistement conçus, jusqu'au moment où tout était devant nous aussi exubérant et aussi tiède qu'à l'intérieur d'une serre : des plantes somptueuses, que nous ne connaissions pas, surgissaient des feuilles gigantesques, les lianes s'agrippaient les unes aux autres, comme saisies de vertige,





    et les grandes fleurs épanouies des points d'Alençon
     venaient troubler la vue en répandant leur pollen.








    Soudain, lassés et l'esprit confus, nous pénétrions sur la longue route de Valenciennes, et c'était l'hiver, de grand matin, et tout était de givre.






    Et on se frayait un chemin à travers les buissons enneigés des Binche et on arrivait en des lieux où personne n'avait jamais été;



    ... ...

    Le froid nous gagnait toujours davantage et, quand arrivaient les fines dentelles au fuseau, ma mère disait enfin :
     "Oh! nous avons maintenant des fleurs de glace dans les yeux!"
    et c'était bien vrai tant il faisait chaud à l'intérieur de nous



    En enroulant à nouveau les dentelles, nous soupirions tous les deux, c'était une longue besogne, mais nous ne voulions la confier à personne.

    "Pense donc ! si nous devions faire tout cela !" disait Maman, l'air littéralement épouvanté.
    Je ne pouvais pas même l'imaginer. Je me surpris à penser que j'avais songé à des petits animaux qu n'arrêtaient pas de filer et qu'à cause de cela on laissait vivre. Mais non! c'étaient naturellement des femmes.


    "Elles sont certainement au ciel, celles qui ont fait cela",
     dis-je, plein d'admiration. ... ...

    Au bout d'un moment, alors que j'avais déjà oublié ma question, elle dit très lentement :

    "Au ciel ? Je crois qu'elles sont tout entières là-dedans.
    A bien regarder les choses, ce pourrait bien être un bonheur éternel.
    On sait si peu de chose sur tout cela"




    Merci de m'avoir accompagnée dans ma lecture ....


    (*) Écrivain autrichien, Rainer Maria Rilke ecrivit les Cahiers de Malte Laurides Brigge dans les années 1904-1910.


  •  



    Bravo tout le monde !

    Que des bonnes réponses à la petite question de mon article précédent  !





    Pour le losange en Grille dans un fond Torchon


    Une grille (C T) se termine par une torsion donc toutes les paires sont déjà naturellement tordues à la sortie d'une grille.

    Vous pouvez alors commencer votre fond Torchon directement, il n’y a pas de torsion à rajouter et donc pas de petit trait rouge sur les paires qui sortent de la grille.








     

    Et pour celui en Grille dans un fond Dieppe



    Comme vous n'avez qu'un torsion à la sortie de la grille, et qu'il en faut deux pour commencer le fond Dieppe, vous devez donc rajouter une torsion supplémentaire .

    Torsion supplémentaire représentée par le petit trait rouge sur chaque paire qui sort de la grille.














    Souvenez vous bien de ce principe , il est valable pour tous les réseaux, pas seulement pour le Torchon et le Dieppe :

    Avant de commencer un réseau, remémorez vous la façon dont il se termine  

    S’il se termine par 1 torsion, vérifiez que vos paires sont bien tordues 1 fois avant de le commencer

    S’il se termine par 2 torsions, vérifiez que vos paires sont bien tordues 2 fois avant de le commencer

    S’il se termine par 3 torsions, vérifiez que vos paires sont bien tordues 3 fois avant de le commencer

    Et ainsi de suite. (.... en théorie .... car je ne connais pas beaucoup de réseaux avec plus de 3 torsions  ....)





    Un gros merci à toutes les lectrices de ce blogue qui sont venues me faire un brin de causette ce week end à Cabourg.

    C'était très sympa de vous voir :  celles que je connaissais déjà ( ... mais  je ne savais pas qu'elles lisaient mon blogue!), et celles que je ne connaissais que de nom ou de pseudo, et que j'ai eu plaisir à rencontrer.

    Et il y a un petit coussin rose qui va commencer sa vie de pique épingle dès ce soir 

    Merci à toutes



  • Dans ce deuxième volet de la codification en  couleurs, je vous propose de regarder deux points que vous connaissez bien :

    Le fond Torchon et le fond Dieppe

    (Pour se remémorer les bases de la codification couleurs, vous pouvez cliquer ici)





    Le schéma en couleur du fond Torchon

    Le schéma reprend exactement les gestes que vous effectuez pour faire ce point


    Avec 2 paires ( 2 traits sur le schéma ), vous faites une demi-passée C T ( les deux traits se croisent en vert )

    Vous posez l'épingle sous la demi-passée ( le point noir)

    Puis, avec les deux mêmes paires, vous faites une demie-passée sous l'épingle (  les 2 traits se croisent à nouveau en vert sous le point noir )

    Fond Torchon =  C T . C T
    Le point se termine par une torsion, je l'ai soulignée et mise en gras, ce n'est pas innocent, vous verrez pourquoi.





    Le schéma en couleur du fond Dieppe



    Le fond Dieppe est identique au fond Torchon, sauf qu'on rajoute une torsion sur chaque paire après la deuxième demi-passée.
    Sur le schéma, cette torsion rajoutée est donc symbolisée par un trait rouge sur chaque paire.

    Le fond Dieppe étant assez souvent utilisé de préférence au fond Torchon (il a beaucoup plus de tenue grâce à sa torsion supplémentaire), il a eu droit à sa couleur perso, le petit veinard : c'est le orange.

    Fond Dieppe = C T . C T T
    Le point Dieppe se termine par 2 torsions, là encore ma remarque n'est pas innocente ...





    Imaginons maintenant un petit losange de mat au milieu d'un fond torchon.

    Voici ce que ça donne avec le dessin technique en couleurs.




    Je n'ai dessiné qu'un rang de fond Torchon (donc en vert) autour de petit losange en mat.

    Le mat est dessiné en violet car il est  fait en passées (C T C)

    Comme de coutume, les voyageurs doivent être tordus en bout de rang. Il y a donc un petit trait rouge dessiné sur les voyageurs au niveau des épingles de bordure du mat.








    La question que l'on se pose quand on débute (ou que l'on oublie de se poser .... et c'est alors qu'on fait des erreurs) c'est :
    "Qu'est-ce que je dois faire avec les paires qui sortent de mat ? une torsion ? pas de torsion ? ça dépend des jours ? au pif ? "

    SI vous lisez le dessin technqie qui précède, vous voyez que vous devez rajouter une torsion sur chaque paire.
    Mais j'en connais qui veulent savoir pourquoi avant de faire les choses.


    Ce dessin respecte une règle d'or concernant le travail des fonds quels qu'ils soient, règle que je vais vous dire de façon un peu simpliste mais facilement mémorisable :

    Un réseau se prépare comme il se termine

    Je m'explique :

    Je vous ai fait remarquer que le fond Torchon se termine avec une torsion sur chaque paire.
    Je dois donc avoir une torsion sur toutes les paires qui vont commencer le fond Torchon.

    Comme ces paires sortent d'un mat , et qu'un mat se termine par un croisement (C T C), elles ne sont pas tordues "naturellement".
    Je dois ajouter une torsion sur chaque paire qui sort du mat avant de commencer le fond Torchon.




    Appliquons maintenant la même règle à un petit losange en mat dans un fond Dieppe.




    Le Dieppe se termine avec 2 torsions sur chaque paire,  les paires qui vont faire le fond Dieppe doivent donc être tordues deux fois.




    A la sortie du mat, les paires n'étant pas tordues, je dois rajouter deux torsions (deux petits traits rouges) sur chaque paires avant de commencer le fond Dieppe.



    ça vous semble clair ?

    Faisons un petit test : essayez d'imaginer maintenant qu'il s'agit d'un losange en grille et non plus en mat.
    Combien de torsions feriez vous sur les paires qui sortent de la grille avant de commencer le fond Torchon ou le fond Dieppe ?





    Voilà ...  je vous laisse cogiter ... moi je vais à Cabourg pour le week end, avec mes dentelles et mon papillon .
    Je suis toute contente de faire connaissance avec les visiteuses de ce blogue (et/ou du forum dentelle) qui passeront aussi leur week end au champ de courses      !

    Réponse Lundi  !