• Quand on découvre la dentelle aux fuseaux, ont est amenée un jour ou l'autre à faire cette petite bande d'apprentissage des différents types d'araignées.
    Quand un exercice plaît, plutôt que d'en faire juste un morceau à ranger dans son classeur, on a parfois envie de l'utiliser pour faire un petit carré ... oui mais voilà .... on n'a pas d'angle.



    Nous allons donc utiliser cet entre-deux tout simple pour voir
     le principe de création d'un angle à partir d'une dentelle linéaire.


    Tout d'abord, il faut avoir l'outil magique pour créer les angles : un simple miroir (genre miroir de toilette).
    Il ne faut pas qu'il soit trop petit : le mien fait 10 cm x 14 cm et convient dans la majorité des cas.
    J'ai cassé le bord en plastique pour pouvoir sortir le miroir. Mais je remet le miroir dedans quand j'ai terminé pour le protéger.


    Que vous faut-il en plus de ce miroir :
    -   Le mieux est d'avoir un morceau de la dentelle, ou plus simplement une photo qui va vous servir pour trouver l'angle "idéal".
    -  Vous aurez besoin aussi de 2 photocopies du carton (faites en un peu plus .... ça vous permettra de recommencer si vous n'êtes pas satisfaite du 1er résultat ...)
    -  des ciseaux , une équerre et du scotch.



     

    Vous allez tenir le miroir à la verticale sur la photo, en le tournant légèrement de façon à ce que la photo et son image dans le miroir forment un angle droit.



    Déjà, c'est spectaculaire, vous VOYEZ l'angle de votre dentelle, vous VOYEZ déjà ce que va être votre carré, c'est magique !
             



    Maintenant, à vous de faire glisser petit à petit le miroir le long de la photo de la dentelle . Vous constaterez que c'est très amusant de voir se former progressivement tous les motifs d'angles possibles, certains très jolis (à vous de choisir votre préféré), et d'autres beaucoup moins heureux.
    Il ne suffit pas que l'angle soit joli, il faut aussi qu'il soit réalisable.
    Commencez à créer des angles sur des petites dentelles étroites et simples en suivant au moins les deux conseils qui vont suivre, et petit à petit, l'expérience vous aidera à identifier les cas de figures à éviter.


    Au départ, à moins d'avoir une certaine habitude de la dentelle, faites en sorte qu'il n'y ait pas de motif dans l'angle comme c'est le cas sur la photo qui précède, où on a une araignée juste sur la diagonale.



    Le plus simple pour débuter un angle avec la dentelle Torchon est de faire en sorte que la diagonale de l'angle soit entre deux rangs du réseau comme sur cette photo.




    Une fois que vous avez bien situé la diagonale idéale, repérez la sur une des photocopies du carton, et faites un trait à cet endroit
    Coupez votre papier en suivant ce trait.



























    Prenez un des morceaux coupés, et une autre photocopie non découpée.
    Sur la photo ci dessus, vous voyez la deuxième photocopie avec la bande entière  mise à l'horizontale.
    Le  morceau découpé du bas a été posé sur  la bande entière , au bon endroit, afin de retrouver le dessin vu dans le miroir.
    (vous verrez qu'au début, vous tâtonnerez pour trouver le bon positionnement, c'est normal, c'est le métier qui rentre, on a toutes connu ça).

    Aidez vous d'une équerre afin d'avoir un angle droit parfait et pouvoir constituer ensuite un carré sans problème.
    Quand tout est bien positionné, sctochez pour fixer les deux parties.





    Fignolez ensuite votre dessin en rajoutant par exemple dans notre cas de figure les petites "barrettes" sur la diagonale.

    Parfois, d'autres arrangements sont nécessaires mais le but de cet article n'est pas de détailler l'infinité des cas de figures possibles, mais juste de vous montrer le principe et de vous donner envie d'essayer.



    Ne soyez pas trop ambitieuses au début, faites des essais sur des petits modèles simples .



    Les exercices de Cluny que l'on fait pour apprendre les cordes, les croisements en étoile, etc   se prêtent aussi très bien à l'apprentissage de la création d'angles.

    A vous de jouer !!! 






  • Quand vous achetez aujourd'hui  votre fil de lin pour la dentelle,vous avez le choix entre du lin 40/2 ou 60/3 par exemple.
    Il y a quelques années, on trouvait aussi du lin "Au chinois". Je crois qu'il n'est plus disponible aujourd'hui. Celles qui l'ont utilisé se souviennent peut être que sa numérotation ne correspondait pas aux autres.

    Le lin Bockens 40/2 est-il plus fin ou plus gros que le 60/3,  ou que le lin Au Chinois 24/2 ?

    Quel est le système de mesure de la finesse du lin (le titrage) ?


    On vous a appris certainement que plus le numéro est élevé, plus le fil est fin : le 60 est donc plus fin que le 40.
    A quoi correspond ce numéro ?

    Pour le lin (et le coton), on utilise un titrage selon la longueur
    Il consiste à indiquer la longueur de fil qu'il faut pour obtenir un poids donné.

    Par exemple, combien de mètres de fil faut-il pour obtenir 1 gramme ?
    Pour le fil n°40, il faut 40 mètres de fil pour obtenir 1 gramme.
    Pour le fil n°60, il faut 60 mètres de fil pour obtenir 1 gramme .

    Plus il y a de mètres dans 1 gramme, plus le fil est fin
    c'est effectivement ce qu'on vous a appris : plus le numéro est élevé, plus le fil est fin.

    Ce que je viens d'expliquer, c'est le Numéro métrique (abréviation Nm).
    C'est le plus facile à comprendre pour nous car il parle de mètres et de grammes (ou kilomètres et kilogrammes)

    Mais  sur vos bobines de lin, vous ne voyez pas écrit Nm devant le numéro, mais plutôt  Nel
    (Nel, avec  un "l" comme lin;  à ne pas confondre avec le Nec, avec un "c" comme coton)
    C'est exactement le même principe que le numéro métrique, sauf qu'il s'agit du nombre de 300 yards pour une livre anglaise .... oups .... évidemment pour nous, c'est déjà moins parlant !

    Il faut juste retenir que le principe est exactement le même que pour le Nm : plus on a de longueur de fil pour un poids donné, plus le fil est fin.

    Attention, sans rentrer dans le détail de la conversion des yards en kilomètres et des livres en kilos, il est évident qu'un fil Nm 80 n'est pas égal à un fil Nel 80.
    C'est pourquoi la numérotation du fil Au Chinois était déroutante car il était mesuré en Nm alors que les autres  fils à dentelle sont habituellement mesurés en Nel.
    Pensez à ça si vous utilisez du lin Bockens 60 par exemple (mesuré en Nel), et si lors d'un couvige  vous voulez acheter du 60 dans une marque inconnue : vérifiez bien qu'elle utilise aussi le Nel  (ou faites la conversion expliquée à la fin de cet article)


    Vous avez tout compris ?
    Vous vous dites maintenant que votre fil 60/3 est donc plus fin que votre fil 40/2 ?

    hop hop hop !    j'ai pas dit ça ! 
    je n'ai parlé pour l'instant que du premier nombre, celui qui est avant le " / "


    Ce premier nombre,  le 40 et le 60, c'est la grosseur d'1 seul fil de lin.
    Mais votre fil à dentelle est composé de plusieurs fils de lin tordus ensemble (pour plus de solidité)
    Le chiffre qui est après le " / " vous indique justement ce nombre de fils

    Le fil à dentelle numéro 40/2 est composé de 2 fils de lin de grosseur 40 .
    Le fil à dentelle numéro 60/3 est composé de 3 fils de lin de grosseur 60
    .



    Malheur !  ....  ça se complique ... on ne sais plus lequel est le plus fin !

    comment les comparer ?
    Il existe des tableaux de correspondance ... ils sont parfaits, mais comme toujours, on ne les a jamais sous la main quand on en a besoin.

    Et franchement, la correspondance est tellement facile à calculer qu'il n'y a pas besoin de tableau.

    Pour convertir un lin 3 fils en lin 2 fils, vous divisez par 3 et vous multipliez par 2
    Exemple pour un lin 50/3   :    50 / 3 * 2 = 33.33
    Il n'existe pas de fil 33/2   mais il existe du 35/2  qui n'est pas très éloigné
    Le 50/3 équivaut à peu près au 35/2


    Pour convertir du lin 2 fils en lin 3 fils, vous divisez par 2 et vous multipliez par 3
    Exemple pour un lin 40/2   : 40 / 2 * 3 = 60
    Le 40/2 équivaut à peu près  au 60/3
    .

    Voilà, si vous  trouvez un ravissant modèle fait en Nel 60/3, mais que vous n'avez que du lin Nel 40/2  ... vous pouvez vous mettre au travail !





    On trouve rarement de lin à dentelle mesuré en Nm, vous aurez donc peu souvent l'occasion de faire la conversion.
    Mais pour votre culture personnelle, voici la règle :


    Pour passer du Nel au Nm, multipliez le Nel par 0.6

    exemple :  50 * 0.6 = 30
    donc un lin Nel 50/2 est à peu près équivalent à un lin Nm 30/2


    Pour passer du Nm au Nel, multipliez le Nm par 1.65

    exemple :  60 * 1.65  = 100
    donc un lin Nm 60/2 est à peu près équivalent à un lin Nel 100/2






    ça va ?
    Je ne vous ai pas trop assommé(e)s avec tous ces chiffres?

    Alors bon week end !




  • En ce moment, je dentelle un petit lacet entièrement en fil blanc ... et pourtant, sur mes fuseaux, on voit du bleu, du rose, un peu de marron, du noir .....
    Il s'agit en fait de leur "sous couche" dont vous avez peut être déjà entendu parler si vous avez lu les commentaires sur l'article Embobiner ses fuseaux


    De l'utilité de la "sous couche ".



    1ère utilité de la sous couche :  Protéger le fil


    Une grande partie de mes fuseaux ont, en permanence, une "sous couche", c'est à dire qu'il y a un peu de fil embobiné dessus, pas trop, juste de quoi couvrir le bois.
    Parfois je fais une sous couche avec du fil à faufiler par exemple, mais très souvent elle est constituée de restes de fils des travaux précédents. Ce qui fait que ma sous couche est souvent bariolée !

    J'avais d'abord utilisé le système de la sous couche pour protéger mon fil à dentelle.
    En effet, surtout sur les fuseaux en bois sombre, les fabricants doivent utiliser un vernis teinté qui jaunit le fil (quand les fuseaux sont neufs).

    On ne s'en rend pas forcément compte  en travaillant, et quand la dentelle est terminée, on s'aperçoit qu'elle était blanche au début ... et qu'elle a progressivement viré à l'ivoire ...  ou même au jaune  !
    Ma sous couche avait donc pour but de faire écran et de protéger mon fil blanc.



    2ème utilité de la sous couche :  Economiser le fil

    Je me suis très vite rendu compte que ma sous couche était pratique quand j'avais très peu de fil à embobiner sur un fuseau.
    Si vous ne faites que 2 ou 3 tours de fil directement sur le bois ça glisse, ça ne tient pas.
    Si vous les faites sur la sous couche, le fil est "agrippé" , il tient bien et vous pouvez travailler.

    C'est surtout utile pour les dentelles à fils coupés pour lesquelles on a souvent besoin de très peu de fil pour chaque motif.

    Si un modèle demande 14 fuseaux par exemple, il ne faut embobiner au départ que 7 fuseaux, c'est à dire la moitié, mais il faut les embobiner bien généreusement   (toutes proportions gardées bien sûr selon que l'on veut faire un grand napperon en fleuri de Bruges ou un tout petit motif figuratif !)
    Ces 7 fuseaux portent la réserve de fil, et ils serviront à plusieurs éléments de ma dentelle, tant qu'il restera du fil dessus.
    Sur les 7 autres fuseaux on ne mettra que la quantité nécessaire à chaque élément. Ils seront donc rembobinés à chaque fois.


    Dans les dentelles à fils coupés, il est assez facile d'évaluer (à peu près) la longueur de fil nécessaire aux paires pendantes (=passives).

    Si on fait un petit lacet en mat par exemple, la longueur de mon fil devra faire la longueur de mon lacet (+ une petite marge de sécurité), c'est à dire quelques centimètres seulement le plus souvent.

    On va donc coupler chaque fuseau plein avec un  fuseau libre sur lequel on fera le nombre de tours nécessaires à la longueur du lacet, disons par exemple 4 ou 5 tours. Grâce à la sous couche cela va tenir même avec très peu de tours. 

    En plaçant les fuseaux à cheval sur les épingles de départ, on veillera à positionner deux fuseaux pleins à l'endroit où démarrent les voyageurs.

    Les paires pendantes seront composés de fuseaux bien pleins et de fuseaux remplis du juste nécessaire.

    Sur la photo de gauche, vous voyez le fuseau de droite bien chargé dans mon fil à dentelle vert, et le fuseau de gauche avec sa sous couche sur laquelle j'ai fait  quelques tours en vert.




    Si le lacet est très court, ou si on doit faire un fond de remplissage dans un tout petit motif par exemple, on aura besoin parfois  de 3 ou 4 cm de fil, pas plus.
    Même si on ne fait que  2 ou 3 tours sur le fuseau, on aura déjà beaucoup trop de fil embobiné , c'est à dire qu'on sera obligé de jeter le petit bout de fil restant une fois le motif terminé.

    Et moi, je suis radine : le fil à dentelle ça coûte cher, je l'économise !

    J'accroche alors mon fil au fil de la sous-couche (par un noeud de dentellière ou tout autre noeud que vous savez faire ... pourvu qu'il soit solide).
    Je n'ai donc que mes 4 cm de fil nécessaires, qui ne touchent même pas le fuseau (voi photo ci dessous), mais je peux travailler, et je pourrai crocheter et nouer sans problème.
    Quand ma sous couche est d'une couleur différente de ma dentelle comme sur la photo, c'est plus pratique : ça me permet de surveiller plus facilement ce qui se passe  et d'intervenir à temps ...  des fois que j'aurais calculé vraiment trop juste !




    Quand il ne reste que  très peu de fil sur un fuseau comme sur la photo de droite, que faire ?    le jeter ?

    Non, non, il en reste bien assez pour une paire pendante : je retire complètement le fil du  fuseau et je l'attache à la sous-couche de 2 fuseaux libres.

    Sur la photo ci dessous, je n'ai pas tendu les fils, mais on voit qu'il restait finalement  bien de quoi faire une paire pendante  !
























    Pour les paires pendantes, j'ai parlé d'évaluer la longueur nécessaire, mais surtout ne perdez pas de temps à essayer de la mesurer de façon exacte, faites ça grosso modo.

    -   Avec l'expérience , le grosso modo deviendra plus précis, vous verrez

    -  S'il en reste sur le fuseau, nous venons de voir qu'on peut encore utiliser des très petits bouts, et au pire le reste deviendra une partie de la sous couche ou sera jeté (mais si, mais si ...  je jette aussi parfois !)

    -  S'il n'y en n'a pas assez, ce n'est pas grave, nous verrons dans un  prochain article comment le changer ou ... tricher.

    Dans certaines dentelles à fils coupés classiques dans lesquelles on répète toujours les mêmes motifs, les dentellières savaient (ou savent encore parfois ) le nombre exact de tours à faire pour tel modèle de fleur, ou pour tel type de feuille.
    Mais il s'agit là d'affaires de spécialistes !



    Je suis radine avec mon fil .... mais les dentellières d'autrefois l'étaient aussi, par nécessité.
    En effet, les marchands leur confiaient un modèle à faire et un certain poids de fil.
    Et il vérifiaient qu'il retrouvaient bien le même poids en dentelle, pour être surs que la dentellière n'avait pas travaillé quelques mètres supplémentaires qu'elle aurait vendu  pour son propre compte à un marchand concurrent.
    Il ne faut pas oublier aussi qu'elles étaient le plus souvent obligées d'acheter elles mêmes leur fil. Elles faisaient donc en sorte d'en jeter le moins possible, voire même pas du tout !





  • Françoise, fidèle visiteuse de ce blog, m'a posé une question il y a quelques temps pour savoir comment embobiner ses fuseaux et faire un noeud correctement pour ne pas qu'ils  se déroulent pendant le travail.

    J'allais lui faire une petite réponse perso, et puis je me suis dit que ça pourrait peut être en intéresser d'autres ... et vous faire patienter en attendant mon prochain article qui n'est pas prêt ... même pas commencé ... même pas choisi le sujet ... bref, je suis en retard !)

    Première règle d'or :  on embobine toujours ses fuseaux dans le même sens

    Dans quel sens ?
    Il y a ceux qui ont des avis très tranchés la-dessus, qui sont catégoriques.
    Je pense qu'ils ont tous raison ... en fonction de la torsion du fil qu'ils utilisent.
    Mais moi j'ai l'habitude de dire : embobinez le fil dans le sens qui vous est le plus naturel, comme ça au moins vous ne vous tromperez pas et vous aurez tous vos fuseaux embobinés dans le même sens.

    Par chance, Françoise embobine ses fuseaux dans le même sens que moi (je dis "par chance" car c'est plus facile pour moi de lui faire les schémas !) : c'est à dire qu'elle tient son fuseau de la main gauche, et embobine le fil avec la main droite dans le sens des aiguilles d'une montre.





    Une fois le fuseau suffisamment embobiné, on change de mains : on prend le fuseau de la main droite, et on passe le fil devant le pouce de la main gauche, puis derrière le pouce de la main gauche. on serre l'extrémité du fil contre la paume avec les autres doigts.








    La main droite vient alors enfiler la tête du fuseau dans la boucle, en passant par dessous.








    On retire le pouce pour lâcher la boucle, et on serre doucement la boucle sur le corps du fuseau.






    Les puristes qui ont suivi ce petit scenario vont me dire que j'ai fait un noeud simple au lieu d'un noeud double sur la tête du fuseau.
    A gauche, vous avez un fuseau français, avec une petite gorge sur la tête dans laquelle on devrait faire un noeud double.
    A droite vous avez un fuseau belge, avec une tête simple, et on fait un noeud simple sur le corps du fuseau.



    J'utilse souvent des fuseaux français type "Le Puy" et pourtant je ne fais jamais de noeud double sur la tête du fuseau, je trouve que ça tient mal, surtout si on utilise des fils de coton qui glissent, ou des fils métallisés par exemple.

    Quels que soient mes fuseaux, je fais donc le noeud "à la belge", sur le corps du fuseau et sur les fils embobinés.
    En effet, sur mes schémas, pour qu'ils soient plus lisibles, on a l'impression que le noeud est fait à un endroit où il n'y a pas de fil embobiné. Au contraire, je fais bien attention à ce que le noeud se ferme sur le fil embobiné pour qu'il reste bien en place.

    Voilà, il y a plein de méthodes pour embobiner et faire les noeuds, elles  sont toutes valables.
    Je ne dis pas que celle-ci est la meilleure ... mais c'est ma préférée.


    Ah oui, j'oubliais la deuxième règle d'or :

    Deuxième règle d'or :  on travaille toujours aves des fils de la même longueur

    Je veux dire par là que, en cours de travail, vos fuseaux doivent être au même niveau : on ne peut pas faire un croisement correct et une dentelle régulière avec la moitié des fuseaux au bord de la dentelle et l'autre moitié tout en bas du carreau !
    C'est normal que vos fuseaux se décalent : en effet les voyageurs par exemple raccourcissent beaucoup plus vite que les paires pendantes.
    Il ne faut donc pas hésiter à dérouler ou re-enrouler régulièrement vos fuseaux pour qu'ils soient à nouveau sur la même ligne. 




  • Dans l'article technique précédent  Dans quel sens travailler un mat en dentelle Torchon ?  , nous avons vu comment travailler un mat étroit en biais.

    Pour les courageuses ... et les perfectionnistes ...  voici la suite !


     

    Dans cet article, nous allons voir comment faire quand le mat  (ou la grille) en biais change de sens, c'est à dire quand on travaille une "rivière" pour éviter d'avoir ce qu'on voit sur la photo de droite :  un mat qui est alternativement dense et léger..












    Le schéma de gauche correspond au cas de la photo : au départ, on voit que le mat est dans le bon sens, on fait l'entrée (E) avant la sortie (S), le mat compte donc un maximum de paires pendantes.

    Mais après le virage, on fait la sortie avant l'entrée, on est dans le mauvais sens, le mat compte une paire pendante de moins et est donc plus mince.







    Voici une rivière bien régulière,
    de la même densité tout du long

    et à droite, le carton correspondant

    Que voit-on ?















    On remarque sur le carton que dans les creux, il n'y a pas 1 pose d'épingle, mais 2 poses d'épingle !
    Bon sang, mais c'est bien sûr ...  la voilà la solution  :  on repasse deux fois au même endroit, ce qui nous remettrait dans le bon sens !


    Faisons un petit schéma pour le prouver.

    Je commence mon mat (ou ma grille) dans le bon sens, c'est à dire que mes voyageurs font une entrée de paire avant de faire la sortie quand ils sont à l'horizontale .
    Ils vont donc de E vers S
    Au virage, je travaille mes deux épingles du creux (en rouge)

    .... et à la sortie du virage ?

    .... oh  ... déception : je suis dans le mauvais sens !
    .... je vais maintenant de S vers E, je fais ma sortie avant mon entrée de paire ... mon mat va être moins dense, c'est raté !




    Mais alors, pourquoi ça a marché sur la photo précédente ?

    Et bien parce que le mat (ou la grille) est travaillé dès le départ dans le mauvais sens : on fait la sortie avant l'entrée.

    Vous voyez qu'alors, après avoir travaillé les deux épingles du creux, on se trouve toujours dans le mauvais sens certes, mais au moins le mat est toujours régulier.

    Pour avoir un mat régulier, on choisit donc volontairement de le travailler dans le mauvais sens.
    On préfère avoir un mat un peu léger mais ayant toujours la même densité tout au long de la dentelle.
    De plus, si la rivière est en grille, le fait qu'elle soit un peu trop légère sera pratiquement imperceptible.





    Conclusion :
    Quand on fait des mats en biais qui ne zigzaguent pas, voir les conseils de l'article Dans quel sens travailler un mat en dentelle Torchon ?  pour les faire dans le bon sens et qu'ils soient le mieux remplis possible.

    Quand on fait une rivière, il vaut mieux choisir de la faire "dans le mauvais sens", et faire 2 poses d'épingles dans le creux pour qu'elle soit régulière sur toute sa longueur.




    Oui, mais si je veux un rivière régulière et bien remplie, travaillée dans le bon sens, je fais quoi ?








    Et bien je travaille comme sur ce schéma : je ne fais pas du tout de pose d'épingle dans le creux.

    Vous allez me dire que ça va se voir, ça va faire très écarté, surtout dans le mat.








    Et bien non, pas tant que ça , surtout avec de la grille.
    Et même pour le mat si on le fait avec attention : comme vous le voyez sur la photo ci contre, le mat est régulier tout du long, et le manque d'épingle dans le creux n'est pratiquement pas perceptible.

    De plus, si la personne qui fait le carton connaît la règle, elle pourra tricher en déplaçant légèrement les épingles pour cacher le creux et vous faciliter ainsi le travail.



     

    Sur des cartons bien faits, vous devriez donc voir 2 épingles dans le creux,
        ou aucune épingle dans le creux
    .
        
       









    Une autre solution consiste à utiliser 2 fois l'épingle de la pointe (H).
    Cette solution n'est pratiquement jamais utilisée car sur les mats géométriques, cela fait une sur-épaisseur disgracieuse, mais sur un torchon figuratif, s'il s'agit de la tige d'une fleur ou de la patte d'un oiseau par exemple, la sur-épaisseur ne sera peut être pas gênante, au contraire, elle pourra accentuer un détail important et donner plus de relief.











    Enfin, avec la grille (et uniquement la grille, pas le mat), on peut utiliser la solution suivante : l'astuce est
    pratiquement imperceptible.














    Je profite de cet article pour parler des livres de Lysiane Brulet  :"La dentelle aux fuseaux"  aux éditions Le Temps Apprivoisé.
              Tome 1 "Maîtriser la technique par l'apprentissage de la Dentelle Torchon"
              Tome 2 "Perfectionner la technique par l'étude approfondie de la dentelle Torchon"
              Tome 3 "Affinez vos connaissances techniques avec la dentelle Torchon"

    Plusieurs d'entre vous m'ont demandé des références de livres pour apprendre seule à faire de la dentelle.
    C'est à mon avis le meilleure livre disponible aujourd'hui, le plus sérieux.
    En tout cas, c'est le seul que je connaisse qui explique cette problématique du sens des mats (voir pages 120 à 127... je ne suis pas d'accord par contre avec sa solution de changements de meneurs dans les pages qui suivent puisque d'après moi il ne s'agit plus de grille et de mat, mais de fond mariage biaisé ... mais bon )

    Ce sont des livres un peu rébarbatifs au premier coup d'oeil, avec beaucoup d'échantillons et peu de modèles complets (surtout le premier tome) mais au moins ils vous donnent des bases très solides et sérieuses.
    De plus, l'utilisation de la couleur (sans en abuser) permet de bien comprendre le trajet des fils ... et peut vous donner plein d'idées pour personnaliser et ajouter un peu de fantaisie à des Torchons classiques.




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