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Par dentelle et papillon le 29 Août 2010 à 10:45
et oui, voici déjà le dernier jeu de l'été 2010
( "enfin !" diront peut être certaines )
Le premier objet, est un cube imposant qui doit mesurer au minimum 50 centimètre de côté.
Il est en bois, recouvert de drap grenat, capitonné.
Les quatre panneaux sont recouverts de satin grenat plissé au centre
et encadré d'une bordure en drap grenat
avec applications de satin grenat,
bordées d'un même cordon de même teinte.
Le surplus du dessin de l'encadrement est brodé au point-chaînette avec de la soie ... grenat !
bref ... c'est très grenat tout ça !
Mais la Mode Illustrée, dans sa grande bonté, précise
"qu'il est loisible à chacun de le faire en toutes couleurs"
Un tabouret me direz-vous ?
Alors enlevons tout de suite le doute : la revue précise bien effectivement que ce cube peut servir de siège, mais ce n'est pas sa fonction première.
Le deuxième objet
Comme vous êtes fines mouches, vous vous dites que c'est le dernier jeu de l'été,
donc c'est la rentrée,
et donc .... je vous propose un cartable !
ben non ... c'est point un cartable !
C'est même pas pour les gosses, c'est pour leurs mères.
et toc !
Ce deuxième objet se compose de deux morceaux de drap noir, de 70 centimètres de long, sur 36 centimètres de large, et coupés en pointe d'un côté.
Ces deux morceaux sont réunis par un ruban de laine rouge de 1 centimètre de largeur cousus tout autour.
Sur un de ces côtés on fixe ....
.... quelque chose que je ne peux pas dire ....
c'est ce qu'il faut trouver en quelque sorte.
Ce drap pourra être plié en trois pour former un petit sac permettant de transporter le "quelque chose qui est à l'intérieur".
On fixera bien sûr une poignée faite avec de la corde noir en laine.
Pas facile ce dernier petit jeu n'est-ce pas ?
Pour le premier objet, un coffre dans lequel on aurait aussi pu ranger des jouets,
des chaussures,
le pot de chambre (et oui, c'était une très bonne idée ça)
Mais non, on va y ranger autre chose.
Le deuxième objet, on ne pouvait rien y ranger puisque c'est ouvert sur le côté
et quand on voit les superbes broderies que nos ailleules réalisaient sur les objets les plus utilitaires,
vous imaginez bien qu'un simple sac de drap noir n'était pas fait pour ranger son joli linge ou ses mouchoirs de dentelle.
Tout ça pour dire qu'il n'y a pas de gagnant(e) pour ce dernier jeu
Et que je vous donnerai les réponses l'été prochain
Mais non ..... je rigole .....
ce petit garçon pensif va tout vous expliquer
.
En confectionnant ces deux objets,
vous pourrez sans peine affronter la froidure des mois d'hiver
car notre premier objet est
un coffre à bois
C'était la grande mode de réaliser de jolis coffres ou paniers à bois, et la Mode Illustrée proposait plein de modèles ravissants comme ce panier richement brodé.
Le coffre à bois était placé dans l'antichambre,
il servait de "stockage relais"
alors que le panier,
qui contenait à peu près la provision quotidienne, était placé près de la cheminée.
Il était plus facile de le déplacer s'il venait à gêner.
Quand au deuxième objet, il s'agit
d'une chancelière portative
Et oui, j'avais bien dit que l'intérieur était "fixé"
Il s'agit donc de coudre sur un côté du drap deux pantoufles faites maison bien sûr.
Elles sont en drap noir, brodées en soie blanche et doublées de fourrure blanche
hum hum ... fourrure ...
on n'aime pas trop ça chez Dentelle et Papillon,
mais bon, c'était une autre époque
On pouvait donc aller passer l'après midi chez ses amies en emportant sa chancelière
afin d'avoir ses petits pieds au chaud
N'oubliez pas de rajouter une petite poche sur le côté,
toujours pratique pour transporter 2 ou 3 bricoles.
La Mode Illustrée du 9 février 1868 qui propose ce modèle conseille de fixer sur un côté un morceau de toile grise de même dimension .
Quand on roule la chancelière, cette toile se place entre les deux morceaux de drap;
quand on la déplie on la place en dessous.
Voilà, vous savez tout
Finis les petits jeux de l'été,
finies mes vacances de blogueuse
Va falloir que je me mette à chercher des thèmes pour des billets un peu plus "sérieux"
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Par dentelle et papillon le 22 Août 2010 à 12:00
Bon, tout le monde est prêt pour l'avant dernier jeu ?
C'est partiiiiii
Le premier objet ...
... se compose d'une brosse ronde
et d'un dos en carton épais recouvert de basane brune.
Le côté extérieur de ce dos est orné d'une broderie que l'on exécute au passé
avec de la soie brune et du cordonnet d'or.
Le contour est orné d'un cordon brun auquel succède une fine soutache d'or.
La base mesure 5 centimètres de diamètre.
Le deuxième objet
Lisez la description pour voir combien il devait être ravissant
Le centre se compose d'un drap noir
recouvert de 12 morceaux en drap alternativement rouge et noir
et brodés au point russe
avec des soies de cordonnet de diverses couleurs.
Leur bord supérieur et inférieur est découpé en petites dents.
On les coud ensemble par leur envers,
on les enserre par le milieu avec une bande de drap rouge découpée,
ornée de soutache en or et de perles d'or.
L'objet mesure 10 centimètres de haut.
Un grand grand bravo à Corine qui, dès le premier commentaire, a donné la bonne réponse pour le premier objet
et, comme plusieurs d'entre vous, elle a presque trouvé l'objet numéro 2
ou plus exactement ce que je crois être l'objet numéro 2 ...
et j'ajouterai aussi une petite mention spéciale à Fusoline
vous allez comprendre ...
Voyons donc les révélations que va nous faire cette jeune demoiselle de 1872,
en "tenue de gymnastique",
Notre premier objet est
un essuie-plume
je vous donne la définition du dictionnaire :
"petit ustensile qui sert à essuyer une plume chargée d'encre"
Plus que l'encre, ce sont plutôt les petites particules de papier agglomérées que cette brosse était chargée d'enlever.
La qualité du papier de l'époque n'était pas la même que nos papiers glacés d'aujourd'hui,
la qualité de l'encre non plus,
et les plumes étaient souvent encrassées.
Comme vous le voyez aussi sur cet autre exemple,
un petit rebord ou couvercle dissimulait au regard la brosse salie par l'encre et permettait à cet ustensile pratique de rester décoratif sur le bureau
Parfois, cette brosse était "faite maison" avec du tissu découpé, comme sur le modèle ci-contre.
Ces deux exemples ont été trouvée dans deux numéros de la Mode illustrée de 1872, mais j'aurais pu vous en mettre plein d'autres, car la revue n'était pas avare en modèle d'essuie-plume.
le deuxième objet est
un essuie-plume !
nan nan, je m'ai pas gouré
Si la Mode Illustrée proposait très souvent des essuie-plume première version,
elle proposait tout aussi régulièrement cet autre type de modèle,
les deux étant appelés "essuie-plume" sans distinction.
Je ne pense vraiment pas que ce charmant objet était destiné à essuyer l'encre des plumes d'écriture ....
sous peine de bien tacher le bureau quand on le posait !!
j'ai donc imaginé qu'il servait plutôt à dépoussiérer les plumes qui ornaient les chapeaux !
(et oui Fusoline, ... tu y avais pensé, mais pas sur le bon objet )
peut être que l'un ou l'une d'entre vous pourra
confimer ou infirmer mon hypothèse .
Et à bientôt pour notre ultime jeu de l'été
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Par dentelle et papillon le 15 Août 2010 à 11:30
L'été .... la mer ....
les p'tits bateaux qui vont sur l'eau .....
Mon premier objet a tout a fait sa place dans ce petit jeu d'été, n'est-ce pas ?
La coque, faite avec des bandes de drap noir et de drap rouge , est remplie de limaille de fer.
On découpera du drap blanc pour les voiles qui seront brodées de soie rouge, au passé et point de cordonnet.
Les voiles sont ensuite festonnées avec de la soie rouge.
La revue ne donne pas les dimensions exactes,
mais elle dit que le mat est fait avec un porte plume de bois noir,
ça donne donc une petite idée de la taille.
Le deuxième objet, bien de saison lui aussi,
se compose d'une bande grise ayant 80 centimètres de longueur, 9 centimètres de largeur,
ornée de broderie au point russe et soutache de laine rouge, et doublée de cachemire rouge.
A chaque extrémité on fixe un anneau solide en cuivre, ayant 4 centimètres de diamètre dans lequel on pourra passer une corde.
On garnit la bande avec une ruche en ruban de laine rouge ayant 2 centimètres de largeur.
Bon, alors côté réponses, cette semaine, vous avez travaillé en équipe !
Pour le premier objet, Myriam a été la première à trouver l'utilisation de la coque ... et Marie de la Chaume celle de la voile
Et pour le deuxième objet, il faut additionner les commentaires de Kikilafrite et de Nathalie L pour avoir la réponse .
Bravo donc à toutes les quatre
et maintenant, suivons cette petite fille,
qu'on croirait sortie d'un livre de la Comtesse de Ségur,
et qui va nous donner les réponses.
Le premier objet est ...
une pelote pour dérouiller les aiguilles
A l'époque, les aiguilles rouillaient plus rapidement,
et on ne les jetait pas dès qu'elles présentaient un petit signe de faiblesse, comme on le ferait aujourd'hui .
Ben voui, on avait le sens de l'économie
J'ai choisi ce petit bateau, car il avait une deuxième fonction.
En rajoutant un petit morceau de flanelle au milieu de la grande voile,
cette dernière pouvait servir de ménagère pour les aiguilles.
La même revue (La Mode Illustrée du 22 mars 1874)
propose une autre pelote à dérouiller les aiguilles
que je trouve charmante et je ne résiste pas à vous la montrer.
La description qui en est faite témoigne de tout le raffinement qu'on mettait à confectionner ces petits objets utilitaires.
La revue explique d'abord qu'il faut coudre un petit sac rempli de limaille de fer.
Ce sac est mis dans un carton découpé en forme de ruche.
Puis, " on recouvre la ruche avec de la laine jaune 8 fils sur laquelle on fait un travail au crochet avec de la soie jaune pour rattacher les brins de laine les uns aux autres.
L'ouverture de la ruche est simulée avec de la laine noire.
On imite les abeilles avec des boucles de laine noire, de tous petits fragments de dentelle noire pour les ailes et une perle noire pour la tête.
On coupe ensuite pour le socle deux disques en carton ayant l'un 5 centimètres, et l'autre 6 centimètres de diamètre.
On les recouvre avec de la lustrine, et sur le contour de chaque disque on fixe des bouclettes de laine vert olive de deux teintes ayant chacune trois centimètres de longueur.
On fixe la ruche sur cette double couronne de mousse, et l'on colle sous le fond un morceau de toile forte."
Les petites abeilles aux ailes en dentelle
.....je craque complètement !
Le deuxième objet
Avouez que l'on imagine très bien cette magnifique ceinture brodée portée sur une jolie robe d'été ?
Et bien non, tout ce raffinement, ces broderie, cette ruche en ruban tout autour,
tout cela a été réalisé pour confectionner un autre objet très utilitaire :
une ceinture de natation
Je cite la Mode Illustrée du 9 juin 1872 :
... à ces anneaux se rattache la corde à l'aide de laquelle on soutient la personne ou l'enfant qui apprend à nager
Et voilà !
Il reste encore deux week end dans ce joli ... pluvieux ... mois d'août
Voulez vous encore deux jeux ....
ou bien commencez vous à en avoir marre ?
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Par dentelle et papillon le 8 Août 2010 à 10:00
Bon, j'ai le sentiment que vous allez tout trouver aujourd'hui
je le sais
j'en suis sûre
Le premier objet mesure 11 centimètres de large.
Voici les indications données par la Mode Illustrée :
Il est en carton, le centre est recouvert de velours noir.
Pour l'entourage, le carton a été recouvert de taffetas mauve.
Puis on bourre le dessin avec de la laine grenat sur laquelle on brode en passé avec des perles grenat, enfilées sur de la soie de la même teinte.
Pour chaque point on pique au travers du carton.
On attache un crochet de métal au milieu du velours noir,
deux cercles en haut,
et on recouvre l'envers de papier glacé.
Le deuxième objet mystère, le voici
Là aussi, je vous donne les explications fournies dans la revue
On coupe du fil d'archal selon la longueur voulue, on le recouvre de ouate et on l'habille avec de la peau récupérée sur de vieux gants, de la soie ou du taffetas.
Comme vous le voyez, la longueur pouvait varier, mais j'imagine qu'ils devaient faire environ 10 ou 15 centimètres de long.
Vous êtes comme moi, vous ne connaissez pas le fil d'archal ?
Voici la définition de l'Encyclopédie Larousse de 1900 :
Archal n.m. Cuivre jaune, laiton. Ne s'emploie qu'avec le mot fil : un fil d'archal.
Il s'agit donc d'un fil de cuivre ou de laiton
(Info transmise par Thomas, merci à lui)
Je le savais que tout serait trouvé cette fois
C'est Thomas qui a été le premier à trouver le premier objet mystère.
Wali avait presque trouvé le deuxième, mais c'est ....
j'vous l'donne en mille ....
pour la troisème fois .....
c'est encore Michèle qui a dit le mot exact !
Bravo à tous !
Quoi que .... je commence à avoir des doutes :
Michèle n'aurait-elle pas soudoyé Papillon qui lui soufflerait les réponses ?
Je mène l'enquête
Bon, et pour une fois on va changer,
c'est ce petit garçon qui va vous donner la solution,
juste après sa partie de nintendo ds toupie
Le premier objet ?
c'est un porte-montre
sur lequel ces messieurs pouvaient accrocher leur montre à gousset
... et oui, nous sommes en 1868 ...
c'était l'époque des montres à gousset encore
Modèle paru dans la Mode Illustrée du 25 octobre 1868
Le deuxième ?
C'est un ... bigoudi
Je ne sais pas de quand date ce nom et d'où il vient, mais pour être exacte, la revue ne parle pas de bigoudi mais de rouleau pour boucler les cheveux
Elle précise :
on roule la mèche de cheveux sur le rouleau, on ploie les deux extrémités de celui-ci, en les tordant ensemble.
Modèle paru dans la Mode Illustrée du 16 août 1868
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Par dentelle et papillon le 1 Août 2010 à 11:15
Tout va bien ?
Les vacances se passent bien ?
Vous êtes reposé(e)s et l'esprit clair ?
Voici donc les deux objets de la semaine
Le premier ... étrange, n'est-ce pas ?
Il se compose de rouleaux faits avec du papier buvard.
On découpe de bandes de 10 centimètres de largeur que l'on roule en les serrant autant que possible.
On colle l'extrémité de la bande de chaque rouleau pour qu'il reste bien fermé.
Quand on a réalisé ainsi 18 à 20 rouleaux, on les regroupe,
on coupe bien également de chaque côté du faisceau pour que ce soit bien plat,
et on lie l'ensemble avec un vieux ruban.
Le deuxième objet est plus élaboré comme vous le voyez.
Il est en taffetas brun et cuir brun,
et brodé de soie brune, claire et foncée.
On découpe deux rectangles de cuir, que l'on doublera de taffetas brun.
Sur les deux rectangles de cuir on on exécute la petite broderie en soie,
puis on découpe une ouverture au milieu d'un des rectangles, que l'on festonnera de soie, et qui permettra de voir la doublure de taffetas, elle même ouverte en son milieu.
Les deux rectangles vont être assemblés, cuir à l'extérieur, taffetas à l'intérieur,
et cousus tout autour par un point de feston en soie claire.
L'objet est maintenu fermé par deux petits boutons de passementerie brune et un élastique.
Je précise aussi que cet objet est utilisé encore aujourd'hui par tout le monde, tous les jours ou presque.
Un grand bravo à Michèle
qui a été la première à trouver l'objet n°2
sachant qu'elle avait déjà trouvé les bretelles pour apprendre à marcher aux enfants !!!
et un grand bravo à toutes et tous : votre imagination, votre perspicacité ... et votre humour font mon bonheur !
Vos idées sont parfois plus belles que la "vraie" réponse
Et maintenant, cette petite fille de 1872, très occupée à faire manger sa poupée va vous donner les réponses
L'objet mystère n°1 .... quasi introuvable je l'avoue
Vous avez bien souvent trouvé qu'il était fait pour "absorber", et que le "vieux ruban" ne lui donnait pas une place de choix dans la déco .
Mais il y avait un autre petit indice important : pourquoi bien égaliser ? pourquoi devait-il être parfaitement plat ?
et bien parce qu'il s'agit
d'une brosse pour le nettoyage des vitres
La mode Illustrée du 11 avril 1869 précise la façon de s'en servir :
Après avoir lavé les glaces et les vitres, on les polit avec cette brosse.
Chaque fois que l'on a employé celle-ci, on coupe sa superficie.
l'ancêtre de la microfibre en quelque sorte
Et le deuxième objet ?
A l'évidence, on rangeait quelque chose dedans.
Comme il était en cuir, cela impliquait qu'il devait être solide,
on y mettait sans doute quelque chose de lourd :
des pièces de monnaie ... ou des clefs !
Il s'agit d'un porte-clefs de 1873
Et oui, n'oublions pas qu'à l'époque, il s'agissait de bonnes grosses et lourdes clefs.
Et un autre porte-clefs, à gauche, qui date de 1868
(pour celui-ci, je suis sûre que vous auriez plutôt pensé à un étui à lunettes, non ? )
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