• Le coq chante victoire

      11_ novembre

     

     

     

     

    L'année dernière à la même date, je vous avais parlé des dentelles de guerre.

     

    Aujourd'hui, je vous montre une modeste petite "broderie de guerre" .

     

    Il s'agit d'un modèle de pochette à oeufs

     proposé dans une revue "Ouvrages de dames" de 1916.

    Je cite:

     

     

    Fier et crâne, les ailes déployées, bien dressé sur ses ergots, le coq gaulois chante victoire.

    Réunissez sur son plumage les tons verts, vieux rouge et noir, au point de tige et point lancé

    .... .... ....

    Très amusants, les quatre petits poussins portant dans leur bec le drapeau. Ils sont brodés au point de tige, passé évidé et point lancé, en 3 tons de jaune.

    .... .... ....

     

     

    Vous êtes comme moi ?

     vous souriez devant ce patriotisme affiché,

     ce motif désuet qu'on regarde d'un air un peu condescendant ?

     

    Ce n'est pas aujourd'hui qu'on broderait ça, n'est-ce pas ?

    On est très différents,

    on a évolué.

     

    on a évolué  

     

     

     

    D'un côté, il y a des femmes qui brodent ce coq victorieux,

    comme pour forcer le sort, pour se dire que la guerre allait se terminer,

    et que tous ces jeunes hommes, morts de peur dans leur tranchée, allaient revenir très vite

     

    Et certains vont revenir, oui,

    mais ils resteront toute leur vie "morts de peur",

    la tête tellement remplie de visions d'horreurs que beaucoup refuseront toujours de parler,

    d'évoquer cette époque de leur vie.

     

     

     

    Et puis, il y a nous, aujourd'hui, les évolués, ceux qui exigent d'être pris en charge par des "cellules d'aide psychologiques" au moindre coup dur,

    on nous dit qu'il faut "en parler" ,

    on réclame notre droit à "faire notre deuil".

     

    On s'écoute ....

    on parle ...

    on s'étale sur le net, les médias, partout.

    Quant au patriotisme et au coq victorieux, on les ressort à chaque coupe du monde de foot avec un ridicule qui n'a pas du tout l'air de nous gêner.

     

     

    Alors le 11 novembre, au risque de paraître "has been",

    j'ai une petite pensée respectueuse pour ces brodeuses et ces soldats de 14-18,

    quel que soit leur drapeau, leur pays, leur "côté".

     


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