Voici un
fer à coque
vouiiiiii ..... et j'en fais quoi , moi, de ce fer à coque ?
et bien vous allez vous en servir pour gonfler les coques de vos rubans bien sûr !
comment avez vous pu vous en passer jusqu'à maintenant ?
Bon, allez, soyons sérieux : il s'agit donc d'un petit instrument de repassage avec une tête en fer en forme d'oeuf, et un long manche terminé par une poignée en bois qui permettait de
ne pas se brûler quand on retirait le fer de la braise.
Celui que je vous montre fait 30 cm de long par exemple, mais il en existe de toutes les tailles, avec des têtes parfois énormes ou minuscules.
Leur nom vient du fait qu'ils servaient beaucoup à mettre en forme
les "coques" des rubans
c'est à dire les boucles des noeuds faits avec des rubans
Et oui, les noeuds et les rubans ont longtemps été un élément très apprécié pour orner les toilettes, on en mettait partout, on s'en couvrait parfois de la tête au pied
Ainsi donc, selon la taille du ruban, il fallait bien sûr un fer à coque plus ou moins gros pour donner du gonflant aux boucles.
On trouve souvent ce type de fer dans les brocantes, mais rarement le petit socle en bois qui va avec.
Il s'agit généralement d'un petit socle rond avec un trou au milieu dans lequel on piquait le manche en bois, après avoir fait chauffer le fer sur la braise.
Ainsi le fer était-il à la verticale, et la repasseuse n'avait pas besoin de le tenir : elle avait les mains libres pour manipuler les rubans et se servir de la boule pour les repasser et les
mettre en forme.
Ce fer ne servait pas qu'aux rubans, il servait aussi beaucoup à donner du gonflant aux manches ballon, aux bonnets de dentelle, tous ces éléments si difficiles à repasser avec un fer plat qui
écrase tout.
On les appelaient aussi parfois fers à bouillonner
Pour l'avoir essayé, je puis vous assurer que c'est vraiment magique pour donner du volume aux petites manches des anciennes robes d'enfants par exemple, aux dentelles froncées, aux coiffes
...
Non, non, je n'ai pas mis mon fer coque sur la braise .... j'ai investi dans un fer ultra moderne
" le fer à coque électrique universel "
" le Coq Babeth "
"Ultra moderne" est peut être un peu exagéré, dans la mesure où ce fer date des années 1950.
C'est à la fois très loin et très proche : dire que dans les années 50, on avait encore besoin de fer à coque, au point d'en créer une version électrique !
Il est donc électrique, plus besoin de braises, et en plus vous avez vu : il se tient droit tout seul !
En position droite, le mode d'emploi dit qu'il est parfait pour "les velours, tissus gaufrés, nids d'abeille, smocks, voilettes, manches ballon, bouillonnés
large"
Mais en plus, le coq Babeth est équipé d'une astuce technique révolutionnaire :
une béquille
Vous êtes abasourdi(e)s n'est-ce pas ?
C'est normal, car imaginez que cette béquille, qui tourne autour de l'axe, vous permet de le pencher de tous les côtés!
Ainsi, la pointe en l'air comme sur la photo , il convient pour "toutes les fronces, volants de rideaux et autres, petites dentelle type
Valenciennes".
En position 3, pointe en bas, il servira aux 'hauts des manches, bouillonnées étroits, fronces entre les smocks, soutien-gorge, casquettes, mise en forme du
feutre".
En position 4, position couchée, il servira à "certains bouillonnés et les bords roulés des chapeaux".
Enfin en position 5, à l'envers, on le prendra à pleine main pour "les pointes de col et l'ouverture des coutures"
Ce fer a remporté un "gros succès aux salons des arts ménagers" précise la notice
et il fut médaillé d'or à Paris en 1950 et Bruxelles en 1953
non mais .....
mon fer coq nécessite aujourd'hui un petit transformateur (merci Eric ) car il marche au 210.
Mais j'ai vu qu'il en existait qui fonctionnaient au 220v , et je sais même qu'il s'en est fait avec thermostat !
oui madame !
hyper pratique le thermostat (because le mien, je suis obligée de le débrancher régulièrement pour ne pas qu'il chauffe trop et brûle les dentelles)
La notice du Coq Babeth parle de chapeau
et il semble effectivement que les fers à coque aient aussi servi aux
chapeliers pour
coquer
c'est à dire à "donner une forme arrondie aux bords d'un chapeau"
Dans leur "dictionnaire des textiles", M Baum et C Boyeldieu parlent du
coq
"petit fer à repasser à manche, il est terminé par une pièce sphérique ou oblongue, servant à tirer à chaud le tissu ou le feutre dans
la fabrication des chapeaux"
Je n'ai jamais su s'il s'agissait vraiment du même fer que les fers à coques des repasseuses ?
Si certain(e)s ont des infos plus pointues à ce sujet .....
Si vous voulez vous régaler et voir toutes sortes de fers à repasser aux forme très inattendues parfois, vous pouvez vous plonger dans le petit ouvrage de F. Crestin-Billet : "La folie des fers à repasser" , vous y verrez entre autre bien sûr plusieurs modèles de fers à coque dont certains avec leur petit socle de
blois.
On trouve encore ce petit livre : 9,40€ , c'est pas une ruine.